Frisettes MamanAndCo

dimanche 27 novembre 2011

On dit souvent

qu'il faut laisser le temps pour faire son oeuvre. C'est ce que j'ai ressenti en te rendant visite hier après-midi.



Depuis que Pépé nous a quitté, je ne te reconnaissais plus. Ton absence de larmes me choquait. Tu te révélais être une personne égoïste, centrée sur elle-même, indifférente à la peine de tes proches. Du moins, c'est l'image que tu nous donnais.

Cela n'a pas été une période évidente pour moi. Moi qui voyait ma mère -ta fille- souffrir de cette attitude, de ton éloignement. Elle avait besoin de ton soutien, elle ne pouvait pas exprimer sa douleur liée à la perte de son père. Elle se sentait seule. Et je t'en ai voulu, c'est vrai.

Hier, je suis allée te faire une visite surprise, à la maison de retraite que tu as rejoint il y a maintenant plusieurs mois. Et bien cette visite m'a fait du bien!

Tu t'es révélée très contente de me voir. Nous avons bien papoté: je t'ai trouvée alerte, bavarde, ouverte aux autres et non plus centrée sur toi. Il est évident que cela m'a fait "bizarre" de découvrir des objets que j'ai toujours connus chez vous, accrochés aux murs un peu impersonnels de ta chambre. Mais en même temps, c'était chez toi. Pépé est présent, les souvenirs sont là; mais sans que l'ambiance générale soit triste ou pesante.

Je suis partie souriante et apaisée de cette visite. Tu as réussi à me faire monter les larmes aux yeux lorsque tu m'as dit sur le ton de la confidence que tu avais choisi d'être ici. Et que tu avais décidé de ne pas être malheureuse. Je me suis sentie rassurée en te quittant.



Il faut laisser du temps au temps. Pour que chaque chose trouve sa place, petit à petit. Un jour après l'autre. Si tu savais -Mamie- comme il me tarde de te dire que BabyChou nous attend, et que tu vas le rencontrer. Enfin.

3 commentaires:

  1. Je suis particulièrement touchée par tes mots en ces moments compliqués... Il faut prendre le temps, en toute simplicité... et devant la perte d'être chers, chacun fait "comme il peut"... Profite d'elle tant que tu le peux. Bises.
    (mon mot de vérification c'est "blessé"... ça ne s'invente pas, ces choses-là!)

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  2. C'est bien vrai que chacun fait comme il peut avec le deuil...
    Les personnes âgées savent plus que les autres que cela va arriver, et cette attitude positive de ta mamie est juste remarquable !!!

    Bisous Laure
    http://suivre-mon-etoile.blogspot.com/

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  3. C'est terrible de perdre un être cher, et l'on est souvent surpris de son attitude face à cette perte...

    Le décès de mon père a fait l'effet d'un cataclysme dans notre famille. La douleur a été si violente que je n'ai pas pu verser la moindre larme... Ma mère non plus ! Ma mère allait crier sa douleur dans la nature, et elle est d'une certaine manière devenue comme ta grand-mère, centrée sur elle-même au fil du temps. De sa fille, je suis devenu son nouveau pilier, et j'ai le sentiment à ce jour d'être plus la mère de ma mère que l'inverse.. Mais je peux comprendre, même si c'est souvent difficile pour moi. Vivre 50 ans avec une personne et se retrouver seule, c'est perdre tous ses repères.

    Cela va faire bientôt 4 ans que mon père est parti, et je n'ai toujours pas pleuré. Moi aussi je hurlerais si le pouvais pour me débarrasser de cette douleur qui ne m'a jamais quitté, pour que tout redevienne comme avant... Bien sûr et dans bien des occasions, surtout à cette période où mon père est tombé malade, j'ai l'oeil humide, je sens une larme perler ; mais je m'interdis de la verser car je me dis que si j'ouvrais les vannes, je ne m'arrêterais plus jamais de pleurer...

    Je crois qu'il ne faut pas juger l'absence des larmes. Cela ne signifie pas l'absence de souffrance, pour nous, cela a été bien au-delà...

    En revanche, je suis heureuse pour ta grand-mère qui semble avoir trouvé la paix, et du coup pour toi...

    J'ai l'impression que pour toi 2012, va être une grande année,

    Je t'embrasse fort

    Laurence

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