La fille qui commencait à se demander

s'il ne serait pas nécessaire d'arrêter de se préoccuper des autres. Et oui, j'ai décidé de faire comme ma cop's Soph' et de me lâcher un peu. Pas facile pour une fille comme moi qui essaye -dans la mesure du possible- de faire attention à ce que je dis pour éviter de blesser les autres. Sauf que là, j'en ai ras le bol, et je reste polie!

Une des raisons de mon coup de gueule? Le manque de communication! Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que si je ne prends pas le soin d'envoyer des textos ou de passer des appels, les gens ne donnent pas de nouvelles? Les exemples se sont multipliés ces derniers temps. Toujours dans le même sens. Et jamais de textos spontanés me demandant comment MOI je vais!

C'est vrai, c'est toujours moi qui demande comment vont les gens. Je leur trouve toujours des excuses qui pourraient justifier qu'ils ne le font pas pour nous: les enfants, la fatigue, le boulot, la santé... Mais moi aussi je suis naze: est-il nécessaire de rappeler que je me lève tous les matins à 5h30 et que je ne rentre jamais avant 19h45. Moi aussi, j'ai un boulot de folie où il m'arrive régulièrement de ne pas pouvoir appeler Cher et Tendre de la journée. Moi aussi, j'ai des doutes sur notre avenir familial surtout que le bout du tunnel, et bien on ne sait pas pour quand c'est. C'est vrai, je n'ai pas de gosse, je sais pas ce que c'est. Je ne sais que ce que c'est d'angoisser pendant la grossesse, mais cela ne m'empêche pas d'avoir les tripes à l'envers en pensant à notre enfant. Et pour cela, pas la peine de me raconter des choses terribles comme j'ai eu dernièrement: oui, c'est horrible de devoir subir une IMG car son bébé n'a pas de bras, mais même avec toute la compassion que je peux avoir pour cette jeune femme, cela ne va pas changer notre sentiment d'attente interminable.

Il semblerait que l'adoption soit un bon moyen de faire du vide autour de soi. Alors je vais m'y employer. Je ne vois pas comment les "proches" peuvent nous épauler ou comprendre ce que l'on vit si nous n'avons jamais pu vider notre sac en toute transparence. C'est tellement facile de répondre que "tout va bien, on attend la réouverture" que cela en devient lassant. Lassant de ménager les autres pour éviter de les mettre mal à l'aise si on craque. Bah oui, ils auraient bien l'air naze si l'on se mettait à chialer lorsque l'on en a vraiment envie; au lieu de quoi on prend le ton "je vais bien, tout va bien".

Sur ces bonnes paroles, je vais passer un week-end tranquille -seule- Cher et Tendre travaillant, en pensant tranquillement à notre BabyChou, en chialant si j'ai envie de chialer, sans être en représentation comme j'ai pris l'habitude de le faire.