Frisettes MamanAndCo

dimanche 5 février 2012

L'adoption

est une succession de deuils.

Tout commence par le deuil de l'enfant naturel. En ce qui nous concerne, cette étape s'est faite assez rapidement. Il faut dire que les résultats étaient incontestables. Chance d'être enceinte: nulle.

Étape suivante: le deuil de l'enfant âgé de quelques mois. Il est évident que l'image de parents adoptants débarquant à l'aéroport avec un tout petit dans les bras est devenue une image d'Epinal. Nous avons beau avoir noter que nous souhaitions un enfant le plus jeune possible, âgé de 0 à 3 ans, nous avons conscience qu'il aura au minimum 18 mois. Dans le meilleur des cas.

Ensuite, il nous faut faire le deuil de l'arrivée de l'enfant dans les 2 ans suivants l'acceptation par un OAA. Toutes les belles histoires que l'on a pu lire, entendre, observer ne sont plus que des chimères. 2 années ne sont plus suffisantes pour imaginer, se projeter, patienter, se morfondre. Non, aujourd'hui, à moins de 3 ans, nous sommes des mauviettes!

Concrètement, nous avons été capables de faire le deuil de l'année 2011 avec plus ou moins de bonne volonté. Pour ce qui est de l'année 2012, je l'ai encore en travers de la gorge. Car chaque mois qui s'écoule est un mois de plus, pas un mois de moins. Car il y a toujours autant de couples devant nous qui attendent. Donc lorsque la réouverture se fera, il nous faudra encore attendre, et attendre.

Alors oui, lorsque je lis qu'il ne faut rien attendre pour 2013, plutôt 2014; et bien je tombe de la commode! Même si cela se révèle exact, l'avenir nous le dira, je ne suis pas encore prête à faire ce deuil. Je ne vis pas la tête dans les étoiles, loin de là. Je dirais même que j'ai les pieds bien ancrés dans le sol. Et le dos voûté devant tous ces mois qui s'étalent devant nous, à perte de vue.

Ces mots ont suscité un vive émoi à la maison aujourd'hui. Parce qu'avant même de les lire, ce matin, Cher & Tendre me demandait ce qu'il se passerait pour nous, si le Vietnam ne réouvrait pas. Ce qu'il adviendrait de notre projet de famille.

Si j'écris ce soir, ce n'est pas pour créer un malaise, loin de là. C'est pour laisser une trace des montagnes russes qui font partie de notre quotidien, dans cette période d'intense questionnement. Dans ces moments où l'on est à l’affût de la moindre information tandis qu'il ne se passe rien. Rien du tout si ce n'est le tourbillon qui agite mon cerveau de FutureMaman en attente.

9 commentaires:

  1. Je vous lis souvent dans l'ombre, FutureMaman.
    Mais ce soir je me décide à vous écrire pour vous laisser mon témoignage.
    Comme vous, nous avons attendu ; comme vous, nous comptions les jours, chaque jour ; comme vous, nous en avons fait des tours de montagnes russes !
    Et ce qui nous a permis de tenir, c'est de nous dire que c'était NOTRE enfant que nous attendions, pas un enfant. Et que pour le rencontrer LUI, eh bien il fallait attendre encore... et encore, et encore.
    Et depuis 8 mois qu'il est enfin avec nous, notre fils tant attendu, nous nous disons chaque jour que ça ne pouvait être que lui, bien sûr, et que chaque jour que nous avons passé sans lui nous a permis de le rencontrer, LUI.
    Depuis qu'il est là, l'attente a pris sens, même si nous n'en avons rien oublié.
    Je suis de tout coeur avec vous, je patiente avec vous derrière mon écran pour accueillir VOTRE enfant, l'unique BabyChou que vous attendez.
    Plein de xxxxxxxx, il a besoin de vous "entiers" et heureux :-)
    AL

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  2. Oh comme je te comprends...
    Tous ces deuils à faire, difficilement explicables pour notre entourage... on ne les oublie jamais... Je ne sais que te dire quant aux "échéances"... ce n'est pas juste...

    Quant à faire le deuil de l'enfant de moins de 18 mois.... comme tous les parents adoptants, j'ai rêvé d'un "tout petit".... 1 petit homme de 10 mois a déboulé dans notre vie.... trop particulier pour nous, il n'y est resté que 5 mois... Et puis Juliette est arrivée... 27 mois lors de notre rencontre.... un vrai bonheur, ces "plus de 2ans" !!! des regards en coin mutuels qui se cherchent, des mains qui s'attrapent... et le sentiment de "s'^tre" adoptés plus que de "l'avoir" adoptée...
    Alors s'il était question d'un 2e.... c'est sûr qu'il aurait au moins 2 ans ;)

    bises... et on pense à vous, encore et toujours....

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  3. Infiniment de courage à vous devant ce chemin qui n'en finit pas. Accrochez vous, le bonheur est au bout et sera à la hauteur de tous ces moments de doute.
    Une maman de 2 Trésors du Vietnam, qui a aussi souvent douté.

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  4. Peut-être qu'il vous faudra attendre jusqu'en 2014 même si je ne vous le souhaite pas. Vous passerez par toutes les étapes, espoir, désespoir, crainte de ne pas aboutir... Mais, au final, vous ne perdrez pas espoir...... Et ça, c'est le plus important. Votre enfant arrivera, un jour ou l'autre.

    Je te souhaite énormément de courage ainsi qu'au super papa.

    Bises d'encouragement

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  5. En effet, tu résumes très bien les étapes par lesquelles nous passons... Continuons la tête haute et le coeur plein d'espérance !

    Carole
    bebeduvietnam

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  6. Je fais partie de ces "mauviettes" dont tu parles, nous savons que nous avons eu énormément de chance que Nour arrive si "vite" à la maison, alors qu'aujourd'hui, en effet, les délais, semble-t-il, explosent par ici aussi, et que de plus en plus de pays refusent les nouveaux dossiers... Alors je ne vais pas te dire que je comprends ce par quoi vous passez... mais quand même on peut vous dire qu'on pense à vous souvent, et qu'on espère des nouvelles, peu importe ce qu'elles diront, mais autre chose que ce silence que j'imagine aisément insoutenable! Bises...

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  7. coucou
    c'est pas tant l'attente qui nous fait du mal, c'est cette incertitude qui nous etreint!

    avons nous fait le bon choix en partant sur telle route?
    quand, quand quand?

    bref tu l'auras compris le deuil c'est aussi se laisser guider par un destin sans rien maitriser et ça c'est tres inconfortable !

    mais nous devons rester le plus possible positifs, voir en chaque petits signes une etincelle vers le bonheur !

    et les jours ou ça ne va pas toquer a la porte des amies et leur dire qu'on ne va pas et qu'on a besoin d'eux pour passer ce mauvais moment !

    gros bisous

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  8. Rien d'autre à dire que ... Courage !
    Je sais ce que tu ressens et je pense bien fort à toi.

    1000 bises parisiennes totalement gelées

    Laurence

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  9. Pour une fois, je vous laisse un commentaire, bien que je vous lis très régulièrement.
    Je n'ai qu'un mot à vous dire, à tous les deux: courage. A nous autres, adoptants, il nous faut beaucoup de courage... Alors, comme nous faisons partie de la même "famille", je nous souhaite du courage. Il en faudra pour affronter les futures montagnes russes. Je pense bien fort à vous, je suis de tout coeur avec vous...

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