Frisettes MamanAndCo

mardi 8 juin 2010

Ma profession

a souvent mauvaise réputation...
Au même titre que les notaires, les agents immobiliers, ou les assureurs: nous sommes des voleurs...

Et bien moi, ce n'est pas la façon doit je conçois les choses! Dans la définition de ma fonction, il y a avant tout le mot "conseiller". Nous accompagnons nos clients dans la réalisation de leurs projets: samedi, j'ai financé les études d'un jeune, la veille il s'agissait de l'acquisition d'une résidence principale...

Mais aujourd'hui, j'ai vécu un moment difficile. Une de mes petites mamies, comme je les appelle, a souhaité que j'aille la voir à domicile. Pour faire le point... Une de ses voisines a gentiment informé ma collègue de son état de santé, et bien lui en a pris.

J'ai pris en pleine face les derniers moments de vie d'une femme de 87 ans. Seule. Sans autre famille qu'une nièce trop accaparée pour lui rendre visite. Sans autre amie que la voisine qui nous a avertie mais qui est elle-même trop âgée pour se déplacer et lui rendre visite.

Oui j'ai eu les larmes au yeux en lui disant vaillamment "A bientôt Mme G. prenez soin de vous". Car j'ai de la peine pour ce petit bout de femme affaiblie qui sait qu'elle va partir, rejoindre son mari et sa minette adorée. Car lorsque j'ai fermé la porte de son appartement, j'ai détesté l'égoïsme dont nous pouvons faire preuve en ignorant la douleur de nos voisins. Et encore une fois, je me suis sentie tellement impuissante face à la douleur...

Tout ce que j'espère, au plus profond de moi, c'est que ma visite d'aujourd'hui l'aura un peu apaisée, qu'elle se sera sentie un peu moins seule, le temps d'une visite.

3 commentaires:

  1. oui notre profession est très mal vue je peux le confirmer .. ces moments sont terribles... moi aussi j'ai mes "mamies" et plus d'une fois des larmes sont venues remplir mes yeux ...
    Je pense sincèrement que ta visite a apaisé cette personne
    Sophie

    RépondreSupprimer
  2. je ressens souvent ça la nuit au boulot quand des personnes en détresse demande l'infirmière psy juste pour parler, les personnes SDF un repas (en faisant semblant à l'admission d'être malade). je peux t'assurer que je me sens bien souvent impuissante, même si j'apporte à manger car dans leurs regards, tu y vois souvent du malheur, de la solitude, de la faim.
    et quand tu rentres chez toi, tu dis que finalement, tu n'est pas si malheureux...

    si tu lui as donné un peu de beaume au coeur, dis toi qu'elle l'a sentie.

    RépondreSupprimer
  3. Je pense que tu auras mis de la couleur à sa journée et il suffit parfois de peu pour se réchauffer!
    En ce qui me concerne, ce n'est pas tant l'égoïsme des autres qui resort (même s'il est bien présent), c'est plutôt le fait que je ne me verrais jamais vieillir sans enfant.

    RépondreSupprimer