Voici un article dans lequel NOUS, nous n'apprenons rien -du moins, je l'espère ...- mais qui peut se révéler éducatif s'il est lu par le plus grand nombre!
"L’adoption est une étape importante dans la vie d’une famille. Chargée d’affects, mais aussi de craintes, difficile pour les proches ou pour les gens gravitant autour de la famille adoptive de toujours parvenir à se positionner. Tact et prudence sont nécessaires, mais comment ? En évitant par exemple certaines phrases maladroites…
Lequel est votre « vrai » enfant ?
Pour beaucoup de parents adoptifs, cette question peut se révéler glaçante. « Chaque enfant de la famille est leur enfant » nous explique Johanna Sicard, psychothérapeute, « Cette question induit que le seul vrai lien est le lien biologique ».
Il a tellement de chance que vous l’ayez adopté
Même si vous pensez complimenter le parent adoptif, vous laissez entendre qu’il a déraciné l’enfant ou que l’adoption est un acte de charité. « L’adoption implique une perte » explique notre psychothérapeute, « C’est la perte de la première famille de l’enfant, un environnement, une culture. Dire qu’il est chanceux c’est invalider ce socle et les sentiments qui en découlent ».
Combien vous a-t-il coûté ?
Parler de l’enfant comme d’un achat est extrêmement maladroit. « Bien sûr qu’il y a des frais liés à l’adoption, tout comme il y en a pour un accouchement » nous dit Johanna Sicard, « Cette question du coût de l’adoption concerne davantage les institutions que l’enfant lui-même ».
Vous allez probablement tomber enceinte maintenant…
Ce que cette remarque peut sous-entendre, c’est que l’enfant adoptif n’est pas aussi précieux que l’enfant biologique. « C’est aussi supposer que l’adoption n’est qu’une réponse aux problématiques d’infertilité, or c’est faux. Un enfant adopté n’est pas une seconde option, c’est un choix à part entière » précise notre psychothérapeute.
Pourquoi a-t-il été abandonné ?
Il y a plusieurs questions similaires, comme « Que savez-vous de son histoire ? », « Qu’est-il arrivé à ses parents ? »… Dans tous les cas, ces questions sont intrusives et très personnelles. « Pensez-y vous concernant… Comment réagiriez-vous si une personne vous demandait dans quelle position vous avez conçu votre enfant ? » dit Johanna Sicard. Cette histoire appartient à l’enfant et à ses parents adoptifs, mais en aucun cas elle n’est là pour satisfaire la curiosité des autres.
Mais ils se considèrent frères et sœurs ?
Le message implicite est qu’il y a une vraie différence entre les enfants biologiques et adoptifs d’une même fratrie. « Mes enfants sont frères et sœurs, et peu importe le reste » nous dit Martine, dont l’un des enfants est le fruit d’une démarche d’adoption. Etablir une différence scinde la famille et la fragilise.
Et s’il cherche ses vrais parents ?
Ce genre de question contribue à entretenir le mythe selon lequel les familles d’adoption ne sont que des familles tempoBeaucoup de gens continuent à croire en ces clichés. Mais le rapport à l’adoption aujourd’hui est beaucoup moins secret qu’auparavant : on en parle et cela fait partie de l’histoire personnelle de l’enfant. Les parents adoptifs ne sont pas des parents de second plan ».
raires, qui jouent un rôle tant que l’enfant ne parvient pas à établir de lien avec ses parents biologiques. «
Pourquoi avoir adopté à l’étranger alors qu’il y a plein d’enfants ici ?
Aucun enfant n’est plus digne d’être aimé qu’un autre. Aucun enfant ne mérite davantage une vie de famille heureuse qu’un autre. Adopter à l’international ne veut pas dire qu’on ne prend pas en compte les besoins des autres enfants, mais s’inscrit dans un projet et une démarche propre à chacun. « Ce qui compte, c’est le bonheur de la famille et de l’enfant. Pas l’endroit où l’enfant est né » conclut Johanna Sicard."
Rafaële Réal © Pampa Presse lu
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